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Groupe Chopard • Deux-cent cinquante… et une familles bisontines

À 37 ans, Quentin Chopard incarne la troisième génération aux rênes du groupe automobile fondé par son grand-père Cyprien. Vice-président depuis deux ans, il prépare aux côtés de son père, toujours président, une transition en douceur. Une certitude, en revanche : malgré son envergure nationale, le groupe Chopard garde Besançon au cœur de son histoire et de son organisation.

Né à Dole et très tôt installé à Besançon, il a volontairement commencé sa carrière hors du groupe familial avant de le rejoindre en 2014. Vendeur, manager, directeur de site, puis directeur de la stratégie et du développement, il a gravi les échelons au rythme d’une entreprise qui compte aujourd’hui 3 000 collaborateurs, dont près de 1 000 en Bourgogne-Franche-Comté.

L’ancrage bisontin malgré tout

LES RACINES SONT ICI, ON NE SE POSE PAS LA QUESTION DE PARTIR.

Quentin Chopard, vice-président du groupe Chopard

Si l’empreinte du groupe s’étend désormais de Troyes à Nice, le centre de gravité reste à Besançon. Le siège regroupe environ 250 personnes : direction générale, informatique, marketing, finance, RH, contrôle de gestion… « Les racines sont ici, on ne se pose pas la question de partir », insiste le vice-président, qui prépare même la construction d’un nouveau siège, toujours dans l’agglomération. Et ce choix est aussi rationnel que affectif. Quentin Chopard décrit Besançon comme une « ville familiale », un « petit village gaulois » où tout le monde se connaît. Il souligne aussi la densité de savoir-faire industriels et horlogers, de PME performantes et d’entreprises internationales.

Un acteur économique régional majeur

Avec près de 1 000 salariés entre Dijon et Besançon, le groupe Chopard figure parmi les poids lourds privés de la région. « Si l’on raisonne plus largement, entre 9 000 et 12 000 personnes vivent directement ou indirectement de l’activité du groupe. C’est presque une petite ville », résume Quentin Chopard.

Cet ancrage se traduit aussi par une présence active dans la vie locale. Sponsoring du handball féminin, partenariats sportifs, participation aux réseaux économiques comme Biznessmatch… Pour le dirigeant, ces investissements n’ont de sens que s’ils s’accompagnent d’une présence réelle : « On peut mettre tout l’argent du monde dans du mécénat, si on n’est pas là, si on ne crée pas de lien, ça ne marche pas. » Les loges pleines, où se mêlent équipes internes, clients et prospects, sont d’abord un outil de cohésion et de rencontres.

De l’automobile à la mobilité globale

Historiquement identifié à Peugeot, le groupe Chopard s’est progressivement mué en acteur global de la mobilité. Stellantis reste un pilier, mais l’éventail de marques s’est élargi : Mercedes, Kia, Toyota, Aston Martin, Maserati, Lotus… Sans oublier la moto, le vélo et, plus récemment, les bornes de recharge, réunies dans une business unit dédiée, La Recharge, qui s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises.

Cette diversification répond à la fois aux mouvements du marché – électrification, nouveaux entrants – et à une volonté de ne « pas mettre tous les œufs dans le même panier ». Le dirigeant revendique un positionnement d’« acteur de mobilité au sens large », capable d’accompagner un client de son premier vélo à une citadine électrique, d’une flotte d’entreprise à un modèle de prestige.

Naviguer dans un secteur en mutation

Quentin Chopard ne nie pas les zones de turbulence qui traversent aujourd’hui la filière : marché français moins porteur, réglementation en mouvement autour de l’électrique, fiscalité plus exigeante. « Cela nous oblige à être plus agiles, à anticiper davantage et à investir au bon endroit », explique-t-il. Aujourd’hui, la stratégie du groupe privilégie la consolidation, l’optimisation de ses sites et une croissance maîtrisée, plutôt que les nouveaux projets d’envergure.

Dans ce contexte mouvant, le vice-président revendique une boussole stable : l’humain. Il insiste sur le rôle des collaborateurs, « sans qui rien ne serait possible », et sur la responsabilité d’un employeur qui fait vivre des milliers de familles. Fidèle à l’ADN familial du groupe, il assume une ambition nationale, sans rien renier de ses racines franc-comtoises.

Texte : Andréa de Cesaris / Photographie : Jonas Jacquel

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