Au cœur de la Côte-d’Or, là où se joua il y a près de 2 100 ans l’une des plus célèbres batailles de notre Histoire, le site d’Alésia s’impose aujourd’hui comme un acteur culturel et touristique majeur – preuve que l’excellence peut éclore en milieu rural. Loin d’être un simple musée, le site dirigé par Laurent Bourdereau s’affirme comme un pôle d’attractivité culturelle et économique.
Avec 85 000 visiteurs sur l’année, dont 23 000 en groupes, comprenant 14 000 scolaires et 60 accueils d’événements professionnels, Alésia confirme sa place parmi les locomotives touristiques de Côte-d’Or. L’exposition temporaire « César, tous les chemins mènent à Rome » a largement contribué à ce succès. Inédite en France, cette plongée dans les dernières années du dictateur romain a séduit autant par la richesse de ses prêts (Bologne, Nantes, Dijon, Compiègne…) que par son approche immersive. « C’est un bilan au-delà des chiffres, confie Laurent Bourdereau. L’équipe a su créer de la satisfaction et s’adapter à notre public. » L’été a confirmé cette dynamique : 25 000 visiteurs, 2 000 curieux pour le week-end immersif « armée de César », plus de 1 000 enfants accueillis dans les animations pédagogiques et 4 000 repas servis au restaurant 100 % Côte-d’Or.
NOUS NE SOMMES PAS QU’UN MUSÉE, MAIS UN PÔLE D’ATTRACTIVITÉ.
Laurent Bourdereau, directeur du MuséoParc Alésia
Un modèle repensé
La société publique locale MuséoParc Alésia fait aujourd’hui figure de modèle de gestion culturelle en milieu rural. Elle assure environ 35 % de son autofinancement grâce à la billetterie, à la boutique et à son restaurant, tandis que le Département de la Côte-d’Or, actionnaire principal de la SPL depuis sa création, en garantit 65 % par sa contribution. « Nous avons revu notre modèle économique en recherchant plus de cofinancements », explique le directeur. Le futur projet de réalité augmentée (230 000 euros) illustre parfaitement ce virage. Financé à 60 % par le FEDER, à 20 % par la Région et à 20 % par la SPL, il constituera, grâce à l’expertise de la société Manatour, une nouvelle étape dans l’expérience de visite du site archéologique.
Porté par l’ambition du président du Département, François Sauvadet, pour le site d’Alésia, et par l’implication constante de Marc Frot, président de la SPL, le MuséoParc Alésia s’affirme aujourd’hui comme un acteur touristique incontournable du territoire.En septembre, un Drone show spectaculaire a réuni 6 000 personnes autour du site – une première en Côte-d’Or. « Nous devons créer de l’événement, offrir du spectacle et de l’émotion. Nous ne sommes pas qu’un musée, mais un pôle d’attractivité : un lieu vivant, qui raconte et qui rassemble. » La reconnaissance institutionnelle ne s’est pas fait attendre. La signature du Pacte de développement culturel 2025-2029, en présence de Rachida Dati, scelle un partenariat inédit entre l’État, le Département et la SPL : renforcer la dimension scientifique du site, préserver les vestiges, les collections, encourager les résidences d’artistes et consolider l’éducation culturelle.
2026 : cap sur l’immersion
L’année à venir s’annonce ambitieuse : prolongation de l’exposition César enrichie par la réalité augmentée, ouverture d’un centre de documentation et d’une médiathèque, création d’une épicerie Savoir-faire 100 % Côte-d’Or et montée en gamme du restaurant. Deux grands événements rythmeront la saison, entre reconstitutions historiques et expériences interactives. « Nous ne sommes pas un lieu où l’on regarde, mais un lieu où l’on transmet », conclut Laurent Bourdereau. Une philosophie qui résume parfaitement la métamorphose du site : celle d’une destination qui, tout en gardant les pieds dans l’Histoire, regarde résolument vers l’avenir.
MuséoParc Alésia
1, route des trois Ormeaux à Alise-Sainte-Reine
www.alesia.com
03 80 96 96 23
Texte : Quentin Scavardo / Photographie : Sébastien Pitoizet