Des petites expositions organisées par des étudiants amateurs d’art à un espace reconnu à l’international, le Consortium a parcouru un long chemin depuis 1977. Franck Gautherot, l’un de ses membres fondateurs, nous en dévoile les secrets.
À une époque où la démocratisation et la décentralisation de la culture étaient encore balbutiantes, Franck Gautherot et Xavier Douroux ont pris une décision audacieuse : faire venir l’art mondial à Dijon pour mieux faire briller la cité des ducs. Rapidement reconnu pour son expertise, le Consortium devient en 1982 l’un des premiers centres d’art contemporain labellisé en France. « Nous avons investi les locaux que nous occupons actuellement, qui étaient autrefois l’usine d’embouteillage de la célèbre crème de cassis de Dijon, L’Héritier- Guyot », précise Julia Lardy, chargée de communication du Consortium. Ce bâtiment de 4 000 m2 sur trois niveaux a ensuite été repensé par le célèbre architecte japonais Shigeru Ban. Pour l’anecdote, le lieu lui-même est une œuvre d’art, puisque sa façade évolue au fil des saisons avec les monochromes mobiles de l’artiste français Claude Rutault.
« Notre mission est de rendre l’art accessible en offrant une ouverture culturelle unique, que l’on soit initié ou simplement curieux », Franck Gautherot, codirecteur et fondateur du Consortium.
La quête de l’art mondial
En tant que centre d’art contemporain, le Consortium accueille jusqu’à quatre expositions simultanément, grâce au soutien déterminant des collectivités territoriales et de ses mécènes. « Notre mission est de rendre l’art accessible en offrant une ouverture culturelle unique, que l’on soit initié ou simplement curieux, explique Franck Gautherot. L’art, bien qu’il se partage, est en fait très personnel. Il dépend de notre rapport aux œuvres, façonné par notre histoire et notre sensibilité. Pour cela, il est essentiel de voir les œuvres physiquement, d’où notre volonté de créer un havre de l’art. »
Expositions temporaires, visites commentées, ateliers créatifs, accueils de groupes scolaires, visites d’éveil à partir de 9 mois, librairie et même salle de projection, l’offre du Consortium ne cesse de croître, tout comme la fréquentation de cette institution, qui ne cesse de grandir depuis ces trois dernières années. Si la quête de l’art mondial est un réel leitmotiv pour les directeurs, le Consortium jouit aussi d’une collection propre de 470 œuvres issues de dons d’artistes. Témoin de son histoire, cette collection a notamment été exposée en 1999 au Centre Pompidou. Au-delà de ses activités dites classiques, le Consortium valorise l’art sous toutes ses formes et dispose d’une offre événementielle variée. Le sous-sol du bâtiment est entièrement dédié aux spectacles, aux concerts et autres événements en tous genres, comme le Consortium Design Market, un salon d’objets et mobilier design qui a lieu fin septembre. Le Consortium est, décidément, un de ces lieux qui suscitent une expérience sensorielle surprenante.
Consortium Museum
37, rue de Longvic à Dijon
0380684555 www.leconsortium.fr
Texte : Aurélie Boudenia / Photographie : Jonas Jacquel