On ne compte plus les refrains qui ont résonné sous sa charpente d’acier. Vingt ans de concerts, de rires et d’ovations ; vingt ans d’émotions partagées dans cette grande nef posée à l’entrée Nord de Dijon. Depuis son inauguration, près de cinq millions de spectateurs y ont pris place, parfois sans imaginer la mécanique de passion et de précision qui se cache derrière chaque lever de rideau. Rencontre avec la directrice de ces lieux : Karine Ripert.
Aux commandes de cette machine bien huilée, Karine Ripert, directrice depuis dix ans, incarne le calme derrière la ferveur du lieu. « Je suis venue ici pour la première fois en 2005 pour le tout premier concert du Zénith. C’était le groupe Texas qui jouait ce soir-là. Et j’étais loin de m’imaginer que des années plus tard, je deviendrai la directrice de cette si belle salle », se souvient-elle.
CE QUE J’AIME, C’EST CETTE MIXITÉ FOLLE. UN JOUR ON ACCUEILLE INDOCHINE, LE LENDEMAIN UN CONCOURS DE PÉTANQUE OU UN OPÉRA. C’EST ÇA, LE ZÉNITH : UN LIEU DE VIE, DE PARTAGE, D’ÉMOTIONS.
Karine Ripert, directrice du Zénith de Dijon
Depuis, elle en a vu passer, des légendes : Indochine, Jean-Louis Aubert, Lenny Kravitz, Julien Doré, Johnny Hallyday… « Aucune journée ne se ressemble. C’est ce que j’aime dans ce métier. Le spectacle vivant est en mouvement permanent : il faut anticiper, s’adapter, sentir les tendances avant qu’elles n’arrivent ».


Un moteur pour la métropole
Aujourd’hui, le Zénith de Dijon fait partie du top 5 des Zéniths français. Un succès qui tient autant à la richesse de sa programmation qu’à son ancrage territorial. « Le public vient de loin : de toute la Bourgogne-Franche-Comté, mais aussi d’Auvergne, de Lorraine ou de Suisse, explique Karine Ripert. Ce rayonnement profite à tout le monde : l’hôtellerie, la restauration, les transports, le tourisme… » Le Zénith est aussi devenu un symbole de fierté pour la ville, un vecteur de soft power culturel qui contribue au rayonnement de Dijon bien au-delà de la région. Au fil des ans, le Zénith est devenu bien plus qu’une salle de concerts. On y retrouve des comédies musicales, des spectacles d’humour, des événements professionnels – à l’instar du festival de L’Audace d’Entreprendre, qui aura lieu le 9 décembre 2025 –, mais aussi des projets solidaires. Chaque année, la braderie solidaire de la Fnac, unique en France, rassemble des milliers de personnes pour une journée de générosité et de bonnes affaires, au profit du Secours Populaire. « Ce que j’aime, c’est cette mixité folle. Un jour on accueille Indochine, le lendemain un concours de pétanque ou un opéra. C’est ça, le Zénith : un lieu de vie, de partage, d’émotions ».
Une salle visionnaire
Bien avant que le mot écologie ne devienne un mot d’ordre, la métropole avait pensé durable. « Nous sommes le seul Zénith à disposer de puits canadiens, qui maintiennent naturellement une température stable dans la salle, hors exploitation. C’est une fierté ». Le groupe exploitant de la salle, S-PASS TSE, participe aussi au projet M.A.T.R.I.C.E, initié par le syndicat national du spectacle vivant pour accompagner la transition écologique du secteur.
Côté projets, la directrice reste discrète : « Oui, il y a des projets dans les tuyaux, mais tant que l’appel d’offres n’est pas terminé, je ne peux rien dire. » Une seule certitude : la jauge actuelle – près de 9 000 places – ne bougera pas. « Elle est parfaitement adaptée. Quand les salles de plus grande capacité font une date, nous en faisons deux, parfois trois. C’est notre force ». Au moment d’évoquer ses plus beaux souvenirs, Karine hésite. « C’est la diversité qui me touche. On a accueilli les plus grandes machines comme Indochine, mais aussi des moments d’une simplicité bouleversante, comme Jean-Louis Aubert seul à la guitare devant deux salles combles ». Vingt ans après l’ouverture, le Zénith de Dijon reste fidèle à son esprit d’origine : un lieu où se croisent toutes les générations. Et sur le parvis, alors que les lumières s’éteignent, on devine déjà les vingt prochaines années qui s’écrivent, toujours pleines d’émotions.



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- Zénith de Dijon
- Parc de la Toison d’Or – Rue de Colchide à Dijon
- 03 73 30 23 13
- Zénith de Dijon
Texte : Quentin Scavardo / Photographie : Jonas Jacquel, Stéphane Kerrad, Grégory Girard, DR