Depuis 2000, Atol Conseils et Développements construit sa croissance autour de valeurs fortes inscrites dans sa charte RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Ancrage territorial, bien-être au travail, mixité, numérique responsable… Jean-Philippe Porcherot aborde tous les engagements de la société qu’il préside.
Décideur. Atol Conseils et Développements a plus de 20 ans. Pouvez-vous revenir sur l’histoire et la singularité du groupe ?
Jean-Philippe Porcherot. Tout a commencé à Quetigny en 2000. À l’époque, l’entreprise a été créée selon un mode de prestation plutôt tourné vers l’assistance technique, c’est-à-dire la mise à disposition de collaborateurs chez les clients. Très rapidement, pour relancer l’activité après la crise de 2001, nous avons développé un mode de prestation de centre de services. Depuis 2011, notre siège est basé à Gevrey-Chambertin et nous intervenons plus globalement sur ce que nous appelons la transformation numérique. Nos clients nous exposent des problématiques et nous concevons avec eux des solutions métiers : applications mobiles, applications web, dématérialisation de documents, outils d’aide à la décision, data, big data… Nous considérons que ces outils numériques peuvent transformer positivement les façons de travailler, l’interaction entre les utilisateurs et la société. Les projets que nous concevons, réalisons et exploitons pour nos clients doivent être porteurs de valeur ajoutée. C’est un métier très stimulant et qui demande beaucoup de créativité. Nous partons d’une feuille blanche avec un cahier des charges et il faut concevoir une solution qui va être utilisée par des milliers de personnes.
Votre implantation a pris de l’ampleur d’année en année…
Aujourd’hui, nous sommes plus de 230 chez Atol CD, principalement dans nos centres de services de Gevrey-Chambertin, de Dijon et de Besançon. Nous avons aussi des agences commerciales à Lyon et à Paris. Nous avons passé la barre des 50 salariés en 2013, nous étions 100 en 2018 et 200 en 2022. Cette accélération assez forte s’explique par un modèle social basé sur la confiance et un travail d’équipe fort. Nous avons des clients dans toute la France. La Bourgogne-Franche-Comté représente 15 % de notre chiffre d’affaires et Paris environ 50 %. Nous travaillons beaucoup pour le secteur agricole, mais aussi le secteur public avec des Ministères et des Métropoles telles que Bordeaux, de Rennes, de Lyon, de Marseille, de Grenoble ou de Toulouse.
Pourquoi est-il important pour les acteurs du numérique de s’engager dans une démarche RSE ? Depuis quand l’avez-vous mise en place chez Atol CD ?
Je dirais qu’il est important que toutes les entreprises s’engagent dans cette démarche. De notre côté, cela a toujours été dans notre ADN. Nous proposons des prestations de services, donc notre principale richesse est notre capital humain. Notre méthode de management s’appuie sur des petites équipes autonomes, il y a donc une grande transparence et beaucoup d’horizontalité.
Aujourd’hui, il y a une évolution des mentalités vis-à-vis du travail. Que mettez-vous en place pour favoriser la qualité de vie et le bien-être de vos salariés ?
C’est vrai que, depuis la crise sanitaire, on assiste à une généralisation du télétravail. Aujourd’hui, 98 salariés ont adhéré à notre accord pour bénéficier du télétravail régulier. Mais plus que cela, nous proposons surtout à nos collaborateurs de naviguer d’une agence à l’autre en fonction de leurs besoins et contraintes agenda grâce à des postes en flex disponibles sur chaque site. L’idée est d’avoir des lieux de travail au plus proche de là où ils habitent. Cela permet aussi de privilégier la mobilité douce avec des trajets domicile-travail plus courts. Nous prônons également une grande flexibilité horaire, avec la possibilité d’aménager sa journée à partir de plages fixes de 2h le matin et l’après-midi.
Outre les questions de télétravail et d’emploi du temps, quelles actions menez-vous en interne en matière de qualité de vie au travail ?
Chaque année, nous organisons de nombreux temps forts, à l’image de nos «collabs» en juin et décembre. Cela permet de se retrouver tous ensemble dans des moments de convivialité et favorise la circulation d’informations. Chaque équipe organise également ses propres team building, avec des activités variées pour favoriser la cohésion.
27 %, c’est le pourcentage de femmes dans les métiers du numérique. Un chiffre qui baisse à 19 % dans la région. Comment amener plus d’inclusion ?
Il y a en effet un problème sur la féminisation dans nos métiers. Le résoudre est un travail de longue haleine. Atol CD est signataire de la charte Femmes du numérique. Nous sensibilisons dans les collèges et les lycées. Nous participons aussi à de nombreuses actions et soutenons Girls in Tech. Cela permet de susciter l’interêt et peut-être de faire naître des vocations. Dans notre charte RSE, on retrouve une dimension égalité professionnelle et diversité, ainsi que l’accord égalité signé en 2019. En 2016, il n’y avait que 11 % de femmes dans l’entreprise, aujourd’hui, nous sommes à plus de 19 %.
Régulièrement, sur votre site ou vos réseaux sociaux, vous mettez en avant vos collaborateurs. Pourquoi ce choix ?
Là encore, c’est dans notre ADN de valoriser nos collaborateurs. Nous les sollicitons d’ailleurs pour la publication chaque mois du portrait de l’un d’entre eux. On retrace leur parcours et on essaie de comprendre ce qui les motive à travailler pour nous. Nous les sollicitons également pour valoriser leurs compétences en vulgarisant des sujets techniques à travers un billet intitulé « les best of tech ». Tout cela permet de donner une image un peu plus humaine de nos métiers. Car, contrairement aux idées reçues, travailler dans le numérique n’est pas un métier solitaire. Ici, la plupart des projets sont menés en équipe. Il y a beaucoup de tutorat et d’entraide. Par exemple, tous les mois, nos collaborateurs se réunissent à l’occasion d’un « JeudiTech » pour échanger sur un sujet technique.
Pour finir, comment impactez-vous positivement l’activité de vos clients ?
Aujourd’hui, si on développe une solution informatique qui n’apporte aucune valeur ajoutée à notre client, c’est que nous nous sommes trompé de sujet. Nous avons beaucoup de contrats-cadres et une clientèle fidèle. Si nous développons une solution qui a un impact positif, le client demandera des évolutions. Nous travaillons par exemple depuis 2004 avec les chambres d’agriculture sur le projet « Mes Parcelles », un outil de gestion technico-économique pour les agriculteurs, une plateforme utilisée par 40 000 agriculteurs dans toute la France. Nous allons toujours chercher à avoir un impact positif chez nos clients et à créer de la valeur.
L’ancrage territorial pour pilier
Très tôt, Atol Conseils et Développements a fait de son ancrage territorial et de son positionnement géographique une force. Dès 2007, elle développe un premier partenariat avec des organismes de formation en signant une convention avec l’université de Bourgogne. Des liens forts qui s’accentuent encore aujourd’hui avec d’autres établissements comme Eseo, l’Institut Agro, l’université de technologie de Belfort Montbéliard, l’université de Franche-Comté… Rien que l’année dernière, ce sont 31 stagiaires, de la troisième au master, et 15 alternants qui ont rejoint les rangs de l’entreprise. « Le groupe a été créé à Dijon, mais les clients n’étaient pas forcément là. Il fallait trouver comment en faire un avantage et non un inconvénient. Nous avons développé des expertises pour être visible sur le marché national et asseoir notre centre de services à forte valeur ajoutée en région. Cet ancrage est un choix volontariste, fort, qui a été fait avec les collaborateurs de l’entreprise. Lors de la réception de nos clients, nous valorisons notre territoire, et les retours sont souvent admiratifs et positifs« , souligne Jean-Philippe Porcherot.
Informatique responsable et éco-conception
Il est omniprésent dans nos vies. Par le développement de nouvelles façons de communiquer, l’optimisation des mises en relation, l’augmentation des connaissances… le numérique devient aussi incontestablement un acteur majeur pour faciliter la transition écologique. Si l’utilisation des équipements n’est qu’une part mineure de l’empreinte carbone du secteur, la fabrication des composants représente pour sa part 80% des émissions du secteur. Face à ce constat, Atol CD s’engage depuis plusieurs années dans une démarche d’éco-responsabilité grâce, entre autres, à l’éco-conception, afin de verdir le numérique. Celle-ci repose sur des principes simples : sobriété et frugalité, simplicité et pertinence. Il s’agit de se concentrer sur l’essentiel afin de dépouiller le logiciel ou le site web du moindre « gras numérique ». Ce principe est déployé à toutes les étapes du cycle de vie, de la conception fonctionnelle à l’hébergement. C’est après une formation avec Frédéric Bordage que Yannick Louvet, directeur des opérations et de l’innovation, et Thomas Broyer, architecte logiciel à la direction technique et Mathilde Cullot, responsable de l’équipe UX Design, ont mis le doigt dans l’engrenage de l’éco-conception des services numériques. « Nous nous inscrivons dans cette démarche depuis 2016, en nous posant la question de l’usage énergétique de nos applications. Quand nous réfléchissons à une plateforme numérique, on va la raisonner au regard de son efficience énergétique. C’est une démarche d’efficience et non de performance« , expliquent-ils.
« Beaucoup de nos clients sont ouverts au sujet de l’éco-conception de services numériques. » Mathilde Cullot, responsable de l’équipe UX Design.
Pour les aider dans le développement de ces bonnes pratiques, l’État a sorti depuis peu un référentiel général d’écoconception de services numériques (RGESN) Son premier objectif :
« Éviter le service numérique inutile. Si le service numérique ne s’inscrit pas dans au moins l’un des objectifs de développement durable, il peut être considéré comme futile, et donc à éviter« . Tout en conservant leur marque de fabrique, qui est de concevoir des projets avec ses clients lors d’ateliers conceptuels, l’entreprise souhaite les sensibiliser aux enjeux et au potentiel de l’éco-conception de services numériques. « Le retour sur investissement est difficilement quantifiable dans cette démarche. Malgré tout, tout cela donne un vecteur de
transformation et une ligne directrice pour le futur. Beaucoup de nos clients sont ouverts
à ce sujet quand nous sommes en phase de conception. Tant que nous arrivons à trouver un consensus entre les objectifs du commanditaire et ceux de l’utilisateur, il n’y a pas de raison qu’ils n’acceptent pas d’intégrer la notion d’éco- conception dans leur projet », ajoute Mathilde Cullot, responsable de l’équipe UX Design.
atolcd.com