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Conseil départemental de la Côte d’Or : histoires d’eau

L’eau, sujet environnemental… mais aussi sujet économique, pour des collectivités locales confrontées à des investissements considérables. Le Conseil Départemental accompagne les territoires dans la protection de la ressource, la production d’eau potable et l’assainissement.

Près de sept Français sur dix boivent l’eau de robinet. Les experts estiment que, dans les 20 prochaines années, les besoins en eau dans le monde, y compris dans notre pays, augmenteront de 10 à 20 % ; une étude réalisée en Côte-d’Or évalue cette augmentation entre 1 et 8 % d’ici à 2050, soit 3 à 7 millions de mètres cubes supplémentaires qui s’ajouteront aux quelque 60 millions actuellement consommés chaque année. Près d’un tiers des Français redoutent les pénuries d’eau. Ces quelques chiffres suffisent à mesurer l’importance qu’a l’eau pour la plupart d’entre nous. François Sauvadet, président du Conseil Départemental de la Côte-d’Or, président des Départements de France mais aussi ancien président du comité de bassin SeineNormandie, confirme : « L’eau, c’est l’enjeu du 21e siècle ! » Si la Côte-d’Or ne fait pas partie des territoires les plus menacés à court terme, la situation doit être suivie de près. Si Henri Vincenot la surnommait « le toit du monde », c’est, faut-il le rappeler, parce que le département est à la tête de trois bassins : ceux du Rhône, de la Loire et de la Seine – la source de cette dernière se trouvant même sur son territoire, dans la bien-nommée commune de Sources Seine. Par ailleurs, la Côte-d’Or est le quatrième plus vaste département de France, ce qui implique la présence d’un très important linéaire de réseaux d’eau et d’assainissement. Enfin, les phénomènes de sécheresse, d’épuisement progressif des nappes phréatiques – sur un territoire calcaire où cette ressource est majeure –, le déclenchement de plus en plus fréquent d’incendies de forêt chaque été, la multiplication des arrêtés sécheresse – le premier de 2023, signé du préfet de la Côte-d’Or, est paru en mai ! – et quelques situations locales ayant exigé d’approvisionner des communes avec des camions citernes montrent que l’eau, ici aussi, est un bien précieux dont il faut tout à la fois encadrer les usages, limiter le gaspillage et veiller à la qualité.

« L’eau, c’est l’enjeu du 21e siècle ! » François Sauvadet, président du conseil départemental de la Côte d’Or

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L’étan de Lamarche-sur-Saône

Des Départements chefs de file ?

Le Conseil Départemental de la Côte-d’Or, par la voix de son président, milite donc pour jouer un rôle significatif dans la gestion de l’eau, alors que la loi confie désormais la production d’eau potable et l’assainissement aux seuls intercommunalités et syndicats d’eau. « Les Départements sont les seuls capables de mettre en place des solutions durables, estime François Sauvadet. Or trop souvent ils sont empêchés d’agir. » Exemple aussi emblématique qu’aberrant : propriétaire des 240 hectares la réserve des Maillys, où se trouve la dernière nappe phréatique non exploitée du département (avec un potentiel estimé entre 7 et 8 millions de mètres cubes), le Conseil Départemental de la Côte-d’Or est autorisé à y produire de l’eau brute, mais pas d’eau potable. Le président du Département interpelle donc sur le sujet jusqu’au sommet de l’État, souhaitant que les Départements soient désignés chefs de file sur ce sujet, et, ici, il engage le Département aux côtés des collectivités locales. « Il ne s’agit pas de faire à la place des autres, il s’agit de faire ensemble, pour répondre à un défi auquel chaque syndicat ou chaque commune ne pourra pas répondre seul« , martèle-t-il. Sur le territoire, on recense 43 syndicats en charge de la gestion de l’eau et 142 communes gèrent leur eau seules. Dans le secteur rural en particulier, les besoins en investissement peuvent s’avérer rapidement bien trop considérables.

Conseil départemental de la Côte d'Or : histoires d'eau
Le lac de Panthier

Deux projets majeurs : Grosbois et les Maillys

Exemple : la lutte contre les fuites. Une étude indique que le rendement moyen des réseaux, souvent anciens, est à peine de 75 % (contre presque 80 % France entière). L’environnement n’est pas en danger sur ce point : l’eau qui s’échappe des canalisations retourne à la nature. Mais l’argent dépensé pour traiter cette eau et la rendre potable, lui, s’envole en fumée, et les usagers paient inutilement. L’investissement nécessaire pour remettre le niveau à zéro et atteindre l’objectif de 80 % minimum est évalué à 1 milliard d’euros en France. S’il ne finance pas ces travaux de réparation des réseaux, le Conseil Départemental mobilise en revanche 2,5 millions d’euros par an pour aider les acteurs locaux à mener des études et à établir des diagnostics, renforçant l’effort des agences de l’eau, qui ont augmenté leurs aides de 50 % pour les territoires ruraux. Le plan eau annoncé par le gouvernement va également dans ce sens. Le Conseil Départemental maintient sa stratégie d’aide aux collectivités, dans le cadre de son schéma départemental de l’eau dont la version révisée a été adoptée le 25 juin : il intervient jusqu’à 80 % dans les investissements. Enfin, il s’investit fortement sur deux projets majeurs : d’une part la construction d’une canalisation de 30 kilomètres pour desservir plusieurs communes de l’Auxois depuis le barrage de Grosbois, d’autre part l’utilisation de la réserve des Maillys, à hauteur de 7,2 millions de mètres cubes par an, pour approvisionner des communes à proximité, jusqu’à la région beaunoise. Clairement, le Département s’engage sur le sujet de l’eau.

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Nappe de Dijon Sud et la Cent Fonts

Conseil Départemental de la Côte-d’Or
www.cotedor.fr

Crédit photo : Philippe Bruchot – Conseil Départemental

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