Le 1er octobre 2024 marque un nouveau souffle pour EDF en Bourgogne-Franche-Comté avec l’arrivée de Carmen Munoz-Dormoy à la tête de la Direction à l’Action régionale. Elle succède à Robert Poggi et incarne une transition énergétique musclée, humaine et résolument tournée vers l’avenir.
Le parcours de Carmen Munoz-Dormoy pourrait se lire comme un manuel de management, mais en plus palpitant. Diplômée de l’École Technique Supérieure d’Ingénieurs Industriels de Madrid et de l’École Centrale de Paris, elle intègre EDF en 1997. Depuis, elle n’a cessé d’évoluer : de la R&D aux ventes, en passant par Enedis et la direction générale de Citelum, cette femme d’action a touché à tous les rouages du groupe. Mais c’est à la R&D qu’elle a récemment laissé son empreinte, pilotant les recherches sur les réseaux, les services énergétiques, les énergies renouvelables et le stockage.
« La Bourgogne-Franche-Comté a tout pour devenir un modèle de transition énergétique » Carmen Munoz-Dormoy, directrice à l’action régionale du groupe EDF en Bourgogne-Franche-Comté.
Un trio gagnant : décarbonation, réindustrialisation et emploi
Pas du genre à se perdre en discours creux, Carmen initie notre entretien avec une vision claire pour le territoire, un discours qui tient en trois mots : décarbonation, réindustrialisation, emploi. « La Bourgogne-Franche-Comté a tout pour devenir un modèle de transition énergétique », affirme-t-elle. Avec une région consommant 86 térawattheures d’énergie en 2022, dont seulement 23,5% d’électricité, le potentiel est énorme. Son plan ? Développer l’électrification et réduire la dépendance aux énergies fossiles. Nucléaire, hydraulique, éolien, solaire ou biomasse : le menu est copieux et Carmen n’a pas peur des grandes portions.
« Ici, on n’a peut-être pas de réacteur nucléaire, mais on a tout le reste. » Carmen Munoz-Dormoy aime rappeler que la Bourgogne-Franche-Comté est une plaque tournante du nucléaire grâce à Framatome et Arabelle Solutions. Elle évoque le besoin de multiplier par trois ou quatre la production de ces acteurs pour accompagner la construction de six nouveaux EPR d’ici 2050. Pas de répit pour l’industrie locale, et pour cela, il faut des forces vives.
L’humain au centre d’un défi d’envergure
L’avenir d’EDF passe aussi par les hommes et les femmes qui feront vivre cette transition. Avec 7 600 postes en région, EDF est un poids lourd économique, mais la nouvelle directrice vise encore plus haut : entre 400 et 600 recrutements par an sur la prochaine décennie. Et elle insiste : « Il nous faut tous les profils, du CAP à l’ingénieur. » Surtout, elle veut féminiser les équipes. « Ce sont ces personnes qui feront bouger les lignes, qui décarboneront l’économie et lutteront contre le réchauffement climatique. » L’élan est là, l’énergie est intacte, et la Bourgogne-Franche-Comté, elle, s’apprête à avancer, alimentée par les convictions d’une femme d’action.
Texte : Quentin Scavardo / Photographie : Jonas Jacquel