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Hôtels Bourgogne Qualité : de père en fils

Anthony Jacquier assure désormais, avec sa sœur Caroline, la direction générale du groupe familial Hôtels Bourgogne Qualité. La cinquième génération prend les rênes tout en douceur, faisant petit à petit bouger les lignes…

Hôtels Bourgogne Qualité : de père en filsDans la famille Jacquier, je demande le fils. Quand Anthony Jacquier naît en 1978, son grand-père Alain est encore aux commandes de l’entreprise familiale créée par son arrière-grand-mère dans les années 1920 avec l’hôtel Central (actuel Ibis), place Grangier. Le groupe ne compte que deux hôtels, avec l’Ibis Arquebuse. Mais les ouvertures vont se succéder, jusqu’à constituer le groupe Hôtels Bourgogne Qualité tel qu’il existe aujourd’hui, avec 14 établissements en Bourgogne et à Paris, sous enseignes Accor mais pas seulement, de l’établissement bon marché au palace. Anthony, lui, se forme aux métiers de l’hôtellerie – presque normal – : BTS action commerciale puis école hôtelière d’Écully près de Lyon, stages à Cannes, à Londres, à Shanghai. Et retour à Dijon où, avant de prétendre succéder à son père Patrick, devenu entretemps directeur général délégué du groupe, il progressera sans précipitation et commencera par prendre la direction d’un seul hôtel. Il est désormais, tout comme sa sœur Caroline de deux ans son aînée, directeur général d’un groupe hôtelier puissant qui n’a pas dit son dernier mot. La transmission est engagée, en douceur, avec la prudence qui caractérise la famille Jacquier, laquelle n’a jamais pris à la légère le moindre détail. Parce que le client est exigeant, parce que les investissements sont lourds, parce que les projets sont toujours risqués – ce qui n’a jamais empêché les aïeux de Caroline et Anthony d’entreprendre des aventures sacrément gonflées comme la création de la chaîne Villages Hôtel ou la transformation ambitieuse du vaisseau-amiral qu’est le Grand Hôtel La Cloche.

Ce destin était-il inévitable ? « C’est sûr que, quand tu as huit ans et que ton père t’emmène tout le temps dans son bureau, tu baignes dans l’atmosphère hôtelière. Ça t’influence à l’heure de choisir ton orientation ! » Le père confirme mais tempère : « Mes enfants n’étaient pas obligés de prendre la relève. Il fallait qu’ils en aient envie, qu’ils aiment le métier, qu’ils l’apprennent, comme n’importe qui. Cela n’aurait eu aucun sens de les forcer« . Pas de passe-droit, donc, surtout pas de fatalité, mais des études appropriées et une expérience de l’hôtellerie acquise en commençant par les petits boulots, de l’accueil à l’entretien des chambres. Le métier est ainsi rentré. La cinquième génération est désormais prête à prendre le flambeau.

« Nous souhaitons conforter, consolider les valeurs que nous lèguent notre père et notre grand-père pour écrire la suite de l’histoire »

Entre prudence et audace

Hôtels Bourgogne Qualité : de père en filsUne nouvelle génération qui amène un souffle nouveau, forcément. « Chaque génération apporte sa modernité, reconnaît Patrick Jacquier. Mais sans renier l’héritage ! » « Nous sommes parfaitement conscients, avec ma sœur, des valeurs que nous lèguent notre père et notre grand-père, confirme Anthony. Nous souhaitons les conforter, les consolider, et nous appuyer sur elles pour écrire la suite de l’histoire. » Pour autant, les visions se télescopent parfois, reconnaissent le père et le fils. C’est pourquoi la famille Jacquier, soucieuse d’un passage de relais tout en souplesse, a fait intervenir un consultant pour travailler pendant deux ans sur la construction du groupe Hôtels Bourgogne Qualité de demain.

Un « séminaire de famille » avait marqué le lancement de la démarche en 2020. « La confrontation des générations est inévitable, reconnaît Patrick Jacquier. Mais elle est bénéfique ! Entre l’expérience des uns et le goût pour l’innovation des autres, il faut construire une voie conciliant la prudence et l’audace. » Des questions plus ou moins fondamentales se posent. Patrick Jacquier plaide pour le port de la cravate chez les employés en contact avec la clientèle quand Anthony n’est pas forcément fan. Pour l’instant, la cravate reste de rigueur. Le fils a porté l’expérimentation de l’accueil sans comptoir, moins guindé, moins classique, histoire de « casser les codes ». Il a même proposé qu’un DJ anime les soirées au Central – refus paternel pour l’instant, mais qu’en sera-t-il demain si le rêve de Patrick devient réalité, celui d’un bar-restaurant en rooftop ? « L’important, c’est de se poser des questions dans nos métiers qui sont en constante évolution, souligne Patrick Jacquier. Et de ce point de vue, l’apport de la nouvelle génération est précieux. »

Cette nouvelle génération qui s’interroge plus fortement que les précédentes sur les enjeux de responsabilité sociétale par exemple, instille de nouvelles méthodes managériales, mise à fond sur le numérique, la communication sur les réseaux sociaux, connaît bien les nouvelles façons de consommer le tourisme dans le monde. Le sang neuf promet de beaux jours au groupe Jacquier, qui annonce pour l’an prochain l’ouverture de son quinzième établissement, le très attendu Mama Shelter Dijon – question « lignes qui bougent », ça devrait le faire, avec ou sans cravate.

Les hôtels et restaurants Hôtels Bourgogne Qualité (suivre le lien)
www.hotels-bourgogne.com

Jonas Jacquel

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