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MEDEF 21 : Militant de l’inclusion

Dans un contexte de tensions sur le marché de l’emploi, le Mouvement des entreprises de France Côte-d’Or met en œuvre plusieurs initiatives, auprès du tout jeune public ou de viviers jusqu’à présent peu mobilisés. Il existe des solutions pour recruter !

Et si on n’attendait pas que les jeunes en arrivent à leurs études ou à leur formation professionnelle pour les inviter à entrer dans une entreprise ? C’est tout le principe du stage de troisième, dont l’objectif est de faire découvrir le monde professionnel à des enfants de 14 ans, avant qu’ils ne figent leur orientation. « Les entreprises se plaignent souvent qu’elles ont du mal à recruter, constate Hervé Besserer, vice-président de la commission emploi du Mouvement des entreprises de Medef Côte-d’Or (Medef 21).
Alors il faut qu’elles se mobilisent pour se faire connaître, accueillir des jeunes, faire savoir qu’elles offrent des possibilités intéressantes. » Le fameux stage de troisième n’est alors plus perçu comme une « corvée » mais comme l’opportunité de susciter des vocations. C’est pourquoi le syndicat patronal a édité un flyer de quatre pages rappelant aux dirigeants que ce stage, c’est « une semaine qui compte ! »

Des collèges et des entreprises, ensemble

Souhaitant aller plus loin, le Medef 21 contribue activement au rapprochement de deux mondes qui avaient tendance à s’ignorer : l’école et l’entreprise. La démarche dépasse le cadre départemental puisqu’une convention associe le Medef Bourgogne- Franche-Comté et la région académique de l’Éducation nationale. « Le développement des relations peut passer par la signature de chartes entre la direction d’une entreprise et celle d’un collège« , détaille Hervé Besserer. La dernière a été signée, dans le cadre de la 23e semaine école- entreprise, le 24 novembre, entre la maison Boisset et le collège Joseph-Tisserand à Nuits-Saint-Georges, déjà signataire d’ailleurs d’un document similaire avec la société Refresco. Deux autres associent le collège dijonnais Champollion et Bericap d’une part, le collège Clos de Pouilly et Ikea d’autre part, et une cinquième charte est en préparation. « Les signataires s’engagent véritablement à travailler ensemble, sur des projets sur lesquels ils ont la main : accueil de classes en entreprise, interventions de professionnels au collège, co-construction de projets… » « Cette charte est l’occasion pour nous de générer l’envie de travailler dans l’industrie chez les plus jeunes, confirme Yann Jacquet, directeur du site nuiton de Refresco. Nous montrons que l’industrie, loin des clichés, ce sont des automatismes, de l’électronique, des machines à la pointe de la technologie. » Dans cette entreprise d’embouteillage, des collégiens sont ainsi venus tourner des vidéos de présentation des métiers de la logistique et de la maintenance dans le cadre du concours national « Je filme le métier qui me plaît ».

Pour le Medef, le dialogue entre l’école et l’entreprise ira plus loin en 2023 avec la mise en place de rendez-vous d’échanges entre proviseurs de lycées professionnels et dirigeants d’entreprise – le premier devrait se tenir au lycée Simone-Weil à Dijon.

« On vit un changement de paradigme. La vision de l’entreprise consommatrice de compétences est obsolète […] Les entreprises doivent aujourd’hui contribuer à l’employabilité des personnes. » – Fabrice Rey – Co-animateur du club avec Cinnorh.

Les entreprises s’engagent !

Les entreprises s’engagent, donc. « Les entreprises s’engagent », c’est d’ailleurs le nom du programme initié par le gouvernement dès 2018 destiné à faire émerger « la communauté française des entreprises engagées pour une société inclusive et un monde durable » et reposant sur « des coalitions inédites qui réunissent, dans chaque club départemental, les entreprises de toutes tailles, les services de l’État et l’ensemble des parties prenantes de l’engagement des entreprises« .

La Côte-d’Or a son club et, depuis septembre 2022, c’est le Medef 21 qui en assure l’animation. La première réunion sous son égide a eu lieu le 29 novembre. « Cette réunion a permis de constater la forte demande des entreprises, dans un contexte de marché de l’emploi tendu, explique Valérie Villard-Charroin, responsable du service RH et projets au Medef 21. Mais plus largement, quand on évoque une société plus inclusive, c’est la question de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) qui ressort. » « La RSE est un véritable levier d’attractivité des entreprises, confirme Nathalie Barbieux, gérante du cabinet Cinnorh, qui intervient auprès du Medef 21 dans l’animation du club. Le développement durable et la sobriété énergétique sont des sujets incontournables, et ce sont des sujets qui intéressent les jeunes. » Ce club réunit une trentaine d’entreprises du département, petites ou grandes et de tous secteurs d’activité, mais l’objectif est de doubler ce nombre rapidement. « L’objectif est bien de faire prendre conscience aux entreprises qu’il existe des viviers sous-exploités pour recruter, explique Fabrice Rey, fondateur du cabinet FR Consultant et ancien directeur de Creativ’21, qui co-anime le club avec Cinnorh. Notre mission, c’est de jouer le rôle de super-catalyseur pour des entreprises qui voudraient s’intéresser à des publics spécifiques. »

Car aller chercher des personnes issues des quartiers politique de la ville (cible initiale du dispositif gouvernemental), en situation de handicap, demandeurs d’emploi longue durée ou seniors n’est pas si simple. « On vit un changement de paradigme, souligne Fabrice Rey. La vision de l’entreprise consommatrice de compétences est obsolète. Les sociétés qui en sont encore là vont au-devant de sérieuses difficultés. Non, les entreprises doivent aujourd’hui contribuer à l’employabilité des personnes. Elles doivent s’adapter aux publics qu’elles cherchent à recruter. » Exemple ? Un groupe agroalimentaire qui accepte de réduire la cadence et donc la productivité pour intégrer des opérateurs fraîchement formés. « Dans le club, ce sont les entreprises qui parlent aux entreprises, elles partagent leurs initiatives, leurs difficultés, leurs solutions, souligne Nathalie Barbieux. La richesse naît de la confrontation des points de vue entre pairs. » Dans son nouvel élan, le club côte-d’orien entend développer ses relations avec les organisations représentant des filières qui embauchent, notamment BFCare (santé) ou le Syntec (numérique).

Medef Côte-d’Or
Maison des entreprises
6, allée André-Bourland à Dijon / www.medef21.fr

Crédit photo : Jonas Jacquel

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