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Dossier OIV (2/5) : À la racine

Connue principalement pour son patrimoine architectural et gastronomique, Dijon a autrefois vibré au rythme des vendanges. Des siècles durant, on a fait pousser et fermenter du raisin aux quatre coins de la ville.

L’architecture en garde encore les stigmates, à l’instar du cellier de Clairvaux, de l’ancienne échansonnerie du Palais, ou de l’église Saint-Philibert. Dès l’époque gallo-romaine, la vigne s’enracine dans les plaines et sur les coteaux qui encerclent Dijon. À l’abri du castrum, les évêques prennent racine et, dans leur sillage, les vignes prospèrent. Le Clos du Chapitre, à Chenôve, témoigne encore aujourd’hui de cette époque. Au VIe siècle, le chroniqueur Grégoire de Tours, dans son Histoire des Francs, décrit les coteaux situés à l’ouest de Dijon « couverts de vignes, qui fournissent aux habitants un si noble Falerne » (Vin légendaire de l’époque romaine au sud de Naples). De Chenôve à la vallée de l’Ouche, sous l’impulsion du duc Philippe le Hardi, le Pinot Noir fut proclamé cépage emblématique de la Bourgogne. Dijon, entourée de plus de 1 600 hectares de vignes, était alors une ville où un tiers de la population vivait directement ou indirectement du vin. Certains crus dijonnais rivalisaient même avec les grands noms de Beaune, s’exportant au-delà des frontières françaises. Un succès qui aurait pu perdurer si l’Histoire n’en n’avait pas décidé autrement.

À nos actes manqués

Puis, à mesure que les siècles s’écoulent, Dijon se détourne progressivement de sa vocation viticole. Les grandes propriétés religieuses passent aux mains de la bourgeoisie, qui se concentre davantage sur le commerce et l’industrie. Le vignoble commence son déclin. En 1878, l’arrivée du phylloxera, puceron venu d’Amérique, sera la goute de vin qui fera déborder le verre dijonnais. À cette menace s’ajoute l’urbanisation galopante et l’essor du chemin de fer, qui inonde Dijon de vins du Midi, moins chers. Petit à petit, les vignes cèdent la place aux pavillons et aux industries ; les vignes fines laissent leur place au vin commun. Dernier coup fatal, dans les années 1930, lors de la mise en place des appellations d’origine : le syndicat du vignoble dijonnais ne se positionne pas pour valoriser son Histoire. À l’aube du XXe siècle, le vignoble dijonnais est devenu l’ombre de lui-même, relégué à quelques parcelles résiduelles.

Plan Bredin
Plan Bredin datant 1574, référencé 4 Fi 956 issu des archives municipales de Dijon. Ce « vray portraict » de la ville montre très nettement qu’à la fin du XVIe siècle, partout autour des remparts, la vigne était omniprésente à Dijon.
Jonas Jacquel

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