Trois jours de lumières, de musique, de danse et de performances, dans une atmosphère enfiévrée et généreuse : voilà ce que nous a proposé VYV Festival, les 9, 10 et 11 juin derniers. À l’affiche, des artistes d’envergure mais aussi des initiatives locales, chères au festival. Retour sur une programmation sous le signe de l’engagement.
La chaleur des projecteurs et les vibrations des caissons de basse sont l’ADN de tous les festivals. Pour VYV Festival, Léo Gautret ambitionnait d’ajouter autre chose : une vision de la société et des messages importants de notre époque. Sur sa carte de visite : « Responsable de programmation de l’engagement social ». Le parti-pris était ambitieux pour l’événement : intégrer l’engagement social au cœur de ses messages et des moments forts des trois jours de show.
Des valeurs chevillées au corps
« Notre priorité avec Laureen Toussaint en co-construisant la programmation de VYV Festival, c’est de nous assurer que nous prenons bien en compte le volet social, sociétal et environnemental. », commence-t-il. La RSE, ce ne sont pas que des mots : chacune des actions du festival intègre cette dimension et l’équipe y est sensibilisée. « Notre rôle dépasse la programmation musicale : à travers la musique, l’art sous toutes ses formes, nous faisons le choix de défendre des valeurs, des sujets, des causes », poursuit Léo. Intergénérationnel, le festival souhaitait ainsi s’adresser au plus grand nombre et faire passer des messages riches de sens. « Le rôle des festivals, c’est de parler aux gens, de les éduquer dans une ambiance généreuse, joyeuse, de la manière la plus positive possible, pour qu’ils s’emparent de ces sujets et qu’ils les ramènent avec eux après l’événement », explique Léo.
« Cette action, elle incarne tout ce qu’on défend. On cherche à casser les stéréotypes, à montrer de la solidarité, de l’humain, et surtout de l’engagement pour les causes concrètes. C’est ça, le VYV Festival ! »
S’engager dans les luttes contemporaines
Plusieurs actions concrètes ont positionné le festival dans cette dynamique alternative. Sur le sujet de l’alimentation durable, pour ne citer que lui, une vingtaine de restaurateurs locaux ont répondu présent, proposant des menus « Food and Drinks » pensés selon un cahier des charges strict qui intégrait pleinement l’impact environnemental de ces cuisines éphémères. Une consigne solidaire, mise en place avec une association de lutte contre l’exclusion des sans-abri, a permis de faire don de la consigne de son gobelet à l’association.
« Il faut offrir un espace d’expression aux artistes alternatifs et défendre les causes qui nous sont chères. » Léo Gautret, responsable de programmation de l’engagement social.
Même dans la programmation artistique, l’engagement est de mise. La scène alternative de La Friche, l’une des trois scènes du festival, a offert un espace ouvert à des propositions artistiques que l’on voit rarement dans les événements mainstream. À l’affiche, des initiatives LGBTQ+ comme celles de Gang Reine, un collectif de drag queens, proposant un enchaînement de shows basés sur du chant et de la danse, mais aussi du stand-up et du burlesque : un moyen détourné de s’emparer du sujet du féminisme et de l’identité. Un autre happening, collaboration entre l’Agence de la transition écologique (Ademe) et Universal Love, a mobilisé autour de la lutte contre la fast fashion avec un défilé de mode dédié aux vêtements écoconçus.
Tout aussi insolite, une collaboration entre le Groupe Vyv et Arcade Legends a permis d’organiser une compétition sur bornes d’arcade ouverte au grand public. Léo annonce avec une joie non dissimulée : « Le score cumulé de tous les joueurs a été converti en un don à une association partenaire, Règles élémentaires. Ça nous tenait à cœur, car ce don financera une action concrète de lutte contre la précarité menstruelle, à la fois en collectant des produits d’hygiène pour les publics précaires et en sensibilisant les plus jeunes ». Une façon de montrer que les jeux vidéo, ce n’est pas qu’un « truc de mec », loin de là.